Par Pierre-Emmanuel Buss
Au RHNe, comme ailleurs en Suisse, la protection contre les virus connaît un changement de paradigme, souligne l’Office fédéral de la santé publique (OFSP).
Depuis le 13 décembre 2023, le port du masque chirurgical est obligatoire dans les salles d’attente, les chambres et les zones de soins du RHNe. Et ce même si vous êtes en pleine santé, sans symptômes grippaux ou respiratoires. La mesure a été adoptée par la plupart des hôpitaux suisses et européens, ce qui constitue « un changement de paradigme », comme l’a souligné l’Office fédéral de la santé publique (OFSP) mi-janvier dans plusieurs médias alémaniques.
Avant la pandémie de Covid-19, l’obligation de porter le masque était réservée aux soignant-e-s non vacciné-e-s contre la grippe durant la période épidémique, ou qui présentaient des symptômes respiratoires aigus (toux, rhume). « Le Covid a eu quelques impacts positifs dans le domaine de la prévention, estime Olivier Clerc, chef du service d’infectiologie du RHNe. Plusieurs études épidémiologiques ont démontré que le port du masque limite fortement le risque de transmission. Ses fibres permettent aussi de se protéger soi-même d’une contamination, même si c’est dans une moindre mesure. »
Comme le Covid-19, certains virus respiratoires se transmettent avant l’apparition des premiers symptômes. Une caractéristique qui justifie d’imposer le port du masque pour protéger les patient-e-s et les soignant-e-s, limiter les contaminations nosocomiales et éviter la saturation du dispositif en lits.
“Décréter le port du masque obligatoire du 1er décembre au 31 mars serait probablement une mesure efficace.” Dr Olivier Clerc
Olivier Clerc serait plutôt favorable à l’idée de rendre le masque obligatoire pendant toute la saison d’hiver, sans attendre d’être contraint de le faire. « Décréter le port du masque obligatoire du 1er décembre au 31 mars serait probablement une mesure efficace. Mais cela susciterait aussi des oppositions, il y a une pesée d’intérêt à faire qui n’est pas forcément simple. »
Le Covid-19 est désormais considéré comme une maladie comme les autres, en dehors des personnes à risques. Olivier Clerc souligne que ce n’est pas le cas en matière d’organisation hospitalière : « Un patient grippé peut être mis dans la même chambre qu’un autre patient avec un isolement géographique entre les deux. Ce n’est pas le cas avec le coronavirus, qui est extrêmement contagieux, 5 à 6 fois plus que la grippe. On est obligé d’isoler les patients infectés ou de les regrouper. Si on ne le fait pas, la contamination du voisin de chambre est quasi assurée. C’est une donnée qui complique encore le travail des équipes médico-soignantes. »