L’ordre de prise en charge des patients dépend de plusieurs paramètres. Le RHNe utilise un système de triage en fonction de l’évolution clinique de chaque patient. Par le Dr Alend Saadi, médecin-chef, département de chirurgie.
Lorsqu’un patient subit une maladie ou un accident qui nécessite une opération en urgence, de nombreuses questions se posent aussitôt:
« Dans quel délai l’intervention doit avoir lieu? »
« Quel est l’impact de la latence sur le pronostic? »
« Comment fait-on quand il y a plusieurs patients en même temps? »
On comprend rapidement que l’hôpital fait face à un défi logistique. Il faut trouver un équilibre entre les ressources disponibles, forcément limitées, et parfois de multiples patients nécessitant une intervention chirurgicale d’urgence. Plusieurs disciplines peuvent être concernées comme par exemple la traumatologie, les chirurgies digestive, vasculaire, thoracique, la gynécologie ou encore l’urologie.
Une communication efficace entre tous les intervenants (urgentistes, opérateurs, anesthésistes et soignants du bloc opératoire) est à l’évidence nécessaire. Néanmoins, il faut pouvoir hiérarchiser l’ordre des opérations. A cette fin, le RHNe utilise un système de triage en fonction de l’évolution clinique et de l’état du patient. Ce mécanisme permet d’évaluer le degré de gravité de chaque cas et détermine le délai dans lequel l’opération devrait idéalement avoir lieu. Les patients avec les degrés de gravité les plus élevés sont opérés en priorité.
Voici trois exemples de gradation des urgences opératoires:
Intervention immédiate ou précoce: les patient-e-s avec une fracture ouverte, une péritonite, une hernie incarcérée ou une torsion de l’ovaire devraient pouvoir disposer d’une chirurgie presque immédiate.
Intervention rapide ou urgente: une fracture ou une appendicite aiguë non compliquées peuvent être opérées dans la journée. Si c’est la nuit, ces interventions peuvent attendre le lendemain sans préjudice pour les patient-e-s
Intervention semi-urgente: une opération de révision programmée, une souffrance vasculaire relative d’un membre ou une plaie chronique peuvent avoir lieu dans les 24-48 heures.
Le délai peut parfois servir à compléter le bilan avant l’opération afin de mieux préciser la maladie ou l’accident. Ce processus garantit des soins appropriés et dans des délais opportuns pour l’ensemble des malades pris en charge au sein du Réseau hospitalier neuchâtelois.